Publikation // Le Temps, en robe de cuivre, au bord de l'Aar



Architecture: TJAW + J-Z Architekten. Photographie: Joël Tettamanti

En passant par la Lorraine, découvrir la villa Faraday, de Thomas Jomini, un exemple de maison économique, expérimentale, joyeusement originale.

Elle pourrait être sortie des mains d'un enfant, tant elle fait maison, cette villa Faraday. Une maison de jeu de plots, posée dans un environnement de verdure, à quelques mètres de la pente vertigineuse qui dévale jusqu'au lit de l'Aar. Autour, des pavillons espacés quelque peu délabrés; derrière, une colline abrupte où le plus urbain des bergers élève ses chèvres avec la bienveillance de la ville de Berne. Qui dirait que ce coin bucolique du quartier de la Lorraine se trouve à moins de quinze minutes de la gare? La Lorraine: un joli nom pour un quartier chaleureux et bigarré, où vivent passablement d'étrangers, des personnes à faibles revenus, des alternatifs, des artistes. Une population remuante, un quartier qui bouge, le lieu idéal pour rêver d'une maison près de la rivière. D'une maison alternative, aussi.

Ce secteur de Berne, l'architecte Thomas Jomini, 39 ans, le connaît bien. Comme partenaire du collectif Werkgruppe, il a participé, voici cinq ans, à la construction de l'ensemble de logements Vordere Lorraine. Puis, sur une parcelle contiguë, il a réalisé un bloc de quatre habitations-ateliers pour artistes. L'idée de la villa Faraday, présentée par voie d'annonce dans le Bund, a intéressé un client. Ayant repéré un terrain en surplomb de la rivière en attente de statut et de projet depuis très longtemps, l'architecte se fait l'intermédiaire entre ce dernier et la ville de Berne. L'affaire conclue, autorisé à construire selon le volume de la vieille maison préexistante, il peut enfin matérialiser, sans grandes modifications, ce qui n'était encore qu'une silhouette...

Lorette Coen En robe de cuivre, au bord de l'Aar Le Temps 28.07.06 Dossier spécial
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